Unep Carnets de commandes : la hausse est insuffisante

L'Union nationale des entrepreneurs du paysage a dévoilé fin janvier les statistiques de son secteur d'activité issues du baromètre Unep/Agrica, réalisé en ce début d'année à partir des chiffres collectés par l'interprofession Val'hor auprès de 350 entreprises. Et comme nous l'avions pressenti dans notre analyse annuelle de la filière en décembre (le Lien horticole n° 953-954, du 16 décembre 2016, p. 13), l'Union interpelle les professionnels : - 2 % de chiffre d'affaires au global sur l'année. Elle parle de « récession », d'autant que cette baisse s'inscrit en comparaison de 2014, qui avait déjà été une année de régression.

L'ensemble des marchés des professionnels du paysage a reculé : la commande publique de 4 %, les marchés privés de 2 % et le marché du particulier de 0,5 %. Seul ce dernier secteur montre toutefois des signes encourageants, avec un rebond de 2 % au dernier trimestre...

Parmi tous les chiffres collectés, il en est un qui inquiète particulièrement : celui de la création de jardins, qui a enregistré un recul de 3 % l'an dernier. À terme, cela pourrait affecter l'entretien, qui, lui, n'a reculé que de 1 %.

Globalement, la fin d'année s'est montrée plus stable (- 0,5 % au dernier trimestre contre - 2 % au premier), toutes activités confondues. Les carnets de commande, en ce début 2016, sont remplis à un horizon de 53 jours en moyenne, contre 49 l'an dernier à la même période.

Le marché du particulier porté par la météo

L'Unep explique le rebond constaté sur le marché du particulier (qui représente 42 % de l'activité des entreprises) par une météo exceptionnellement clémente en fin d'année, qui a encouragé les possesseurs de jardin à faire appel aux entreprises. Mais elle estime fort justement que cet indicateur n'est que conjoncturel.

Pour ce qui concerne les marchés publics, l'Union nationale n'hésite pas à parler « d'année noire ». Le dernier trimestre a connu à lui seul un recul de 3 %. L'Unep a néanmoins mené des opérations de responsabilisation des élus : « Nous sensibilisons les collectivités à une gestion responsable et durable de leur patrimoine paysager. Nous avons participé à la mise en place d'une charte de bonne conduite pour éviter la sélection de contrats de création ou d'entretien "low cost" », explique Catherine Muller, présidente de l'Unep, qui vise là les appels d'offres à prix cassés. Une charte a été signée dans la Somme.

Enfin, le marché des entreprises et bailleurs sociaux a fini l'année dans le rouge après l'avoir démarré sur une bonne note (+ 1 % au premier trimestre).

Dans l'ensemble, Catherine Muller estime que 2016 se présente dans un contexte difficile. Les entrepreneurs du paysage étant inquiets pour le maintien de l'activité. Si certains indicateurs sont positifs (carnets de commandes, légère reprise du secteur du bâtiment...), l'investissement et l'embauche restent contrastés. Mais surtout, l'Unep voit ressurgir de vieux démons : la concurrence déloyale via le travail illégal, en particulier, qui sera un de ses axes forts de travail en 2016.

Pascal Fayolle